La déontologie entre l’évolution des pratiques, la sédimentation des idées reçues et la permanence des valeurs. Journalisme et objectifs commerciaux
Prof. Daniel CORNU
Université de Neuchâtel
Centre Romand de formation des journalistes
Les relations entre les objectifs idéaux du journalisme et les réalités commerciales des médias se situent au coeur d’une tension structurelle. Cette tension touche directement à la liberté de l’information, à la fois sous son aspect politique (la libre
circulation des informations et des idées en démocratie) et sous son aspect éthique (la liberté comme condition de la recherche et de l’élaboration d’une information respectueuse des faits et des personnes). Dans les sociétés de longue tradition démocratique, les journalistes ont le privilège d’échapper aux contraintes et aux menaces qui sont le lot de leurs confrères travaillant sous des régimes autoritaires – selon le dernier bilan de l’association Reporters sans frontières (RSF), un tiers de la population mondiale vit encore dans des pays où l’absence de liberté reste de règle1.
Ce sort enviable ne leur donne cependant pas l’assurance d’exercer leur métier dans des conditions de totale indépendance, en seule référence à leurs règles professionnelles et aux normes de leur déontologie. Quelle que soit leur situation
professionnelle (rédacteurs employés à plein temps ou journalistes pigistes), ils sont soumis à d’autres impératifs, qui tiennent, pour faire bref, aux conditions économiques de durée ou simplement de survie de leur entreprise.
(pour lire l'article au complet, cliquer sur le titre ci-dessus)
MétaMédias: Site francophone consacré à l'analyse, la critique et la recherche concernant les pratiques journalistiques. Archives de la Chaire de recherche en éthique du journalisme de l'Université d'Ottawa (2008-2014)
mercredi, juillet 06, 2005
Expansion ou dilution du journalisme?
Denis Ruellan
Denis Ruellan est professeur des universités à l'IUT de Lannion (Université de Rennes 1), membre du Crape (Centre de recherche sur l'action politique en Europe - UMR 6051 CNRS, Institut d'études politiques de Rennes, Université de Rennes 1). Il participe au Réseau d'étude sur le journalisme.
Circulant dans les milieux professionnels ces dernières années, nous sont souvent venus aux oreilles des propos, inquiets ou désabusés, sur un processus à l'oeuvre d'émiettement de la profession, victime de l'arrivée constante de nouveaux profils de moins en moins orthodoxes. Sous l'effet des transformations techniques (la simplification des outils), du développement des activités de communication des sources (de plus en plus compétentes), de la dérégulation des rapports de travail, le spectre des profils professionnels ne cesserait de s'étendre. Ces appréciations ont parfois trouvé écho dans la communauté des sociologues du journalisme ; Erik Neveu notamment voit "un éclatement croissant du milieu" (Neveu, 2004), poursuivant les appréciations de Jean-Marie Charon (1993) qui parlait de "cartes de presse" au pluriel.
(...)
Comme il a souvent été remarqué, la loi ne définit pas le journaliste par la nature de ses activités, mais par les conditions d'exercice de celles-ci : elles doivent être majoritaires, il y a incompatibilité à exercer simultanément certains métiers, le travailleur est dans un lien de subordination, l'entreprise doit être médiatique. Nous avons donc observé comment la jurisprudence applique actuellement ces critères. Nous avons ajouté un cinquième item : la nature de l'activité ; en effet, si le législateur n'a pas défini au fond ce qu'est le journalisme, les tribunaux ont souvent le devoir de se prononcer sur cet aspect, et ce que la loi s'est refusée à dire finit par être déterminé par la jurisprudence...
(Pour lire l'intégralité de l'article, cliquer sur le titre ci-dessus)
Denis Ruellan est professeur des universités à l'IUT de Lannion (Université de Rennes 1), membre du Crape (Centre de recherche sur l'action politique en Europe - UMR 6051 CNRS, Institut d'études politiques de Rennes, Université de Rennes 1). Il participe au Réseau d'étude sur le journalisme.
Circulant dans les milieux professionnels ces dernières années, nous sont souvent venus aux oreilles des propos, inquiets ou désabusés, sur un processus à l'oeuvre d'émiettement de la profession, victime de l'arrivée constante de nouveaux profils de moins en moins orthodoxes. Sous l'effet des transformations techniques (la simplification des outils), du développement des activités de communication des sources (de plus en plus compétentes), de la dérégulation des rapports de travail, le spectre des profils professionnels ne cesserait de s'étendre. Ces appréciations ont parfois trouvé écho dans la communauté des sociologues du journalisme ; Erik Neveu notamment voit "un éclatement croissant du milieu" (Neveu, 2004), poursuivant les appréciations de Jean-Marie Charon (1993) qui parlait de "cartes de presse" au pluriel.
(...)
Comme il a souvent été remarqué, la loi ne définit pas le journaliste par la nature de ses activités, mais par les conditions d'exercice de celles-ci : elles doivent être majoritaires, il y a incompatibilité à exercer simultanément certains métiers, le travailleur est dans un lien de subordination, l'entreprise doit être médiatique. Nous avons donc observé comment la jurisprudence applique actuellement ces critères. Nous avons ajouté un cinquième item : la nature de l'activité ; en effet, si le législateur n'a pas défini au fond ce qu'est le journalisme, les tribunaux ont souvent le devoir de se prononcer sur cet aspect, et ce que la loi s'est refusée à dire finit par être déterminé par la jurisprudence...
(Pour lire l'intégralité de l'article, cliquer sur le titre ci-dessus)
La recherche sur le journalisme : apports et perspectives
Séminaire ouvert du Gresec du 1er février 2005
Partant du constat que les travaux de recherche à l'heure actuelle sont parfois redondants, souvent importants mais peu connus, et qu'il y avait sans doute des pans entiers à développer, le Gresec a entendu contribuer à l'établissement d'un bilan collectif de l'activité scientifique sur le journalisme et les pratiques journalistiques.
C'est autour de trois axes proposés par Bernard Miège que la discussion s'est engagée : 1/ L'état de la recherche sur le champ journalistique (à savoir l'évolution des professionnels du journalisme et des activités professionnelles des journalistes ; les discours journalistiques et leur réception ; le journalisme dans l'espace public) ; 2/ Comment se valorisent les travaux de recherche pour les étudiants et pour les professionnels ; 3/ Les objectifs actuels prioritaires.
(Pour lire l'intégralité du texte, il faut cliquer sur le titre qui conduit au site Internet du Gresec)
Partant du constat que les travaux de recherche à l'heure actuelle sont parfois redondants, souvent importants mais peu connus, et qu'il y avait sans doute des pans entiers à développer, le Gresec a entendu contribuer à l'établissement d'un bilan collectif de l'activité scientifique sur le journalisme et les pratiques journalistiques.
C'est autour de trois axes proposés par Bernard Miège que la discussion s'est engagée : 1/ L'état de la recherche sur le champ journalistique (à savoir l'évolution des professionnels du journalisme et des activités professionnelles des journalistes ; les discours journalistiques et leur réception ; le journalisme dans l'espace public) ; 2/ Comment se valorisent les travaux de recherche pour les étudiants et pour les professionnels ; 3/ Les objectifs actuels prioritaires.
(Pour lire l'intégralité du texte, il faut cliquer sur le titre qui conduit au site Internet du Gresec)