Les mythes professionnels actuels des journalistes français
par Jacques Le Bohec
Département Humanités
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Email : jacques.le-bohec@utbm.fr
« Il y a un décalage entre l'image que les gens ont de vous et la façon dont... enfin, dont ça se passe réellement. Parce que je crois qu'il y a toujours ce cliché du journaliste reporter qui court partout... qui voyage... qui rencontre plein de gens... qui écrit. Il y a un mythe quand même, le mythe est toujours très fort, très vivant » (Agnès)1 .
« Cette chasse aux mythes, la dénonciation comme non fondés dans les faits des mythes véhiculant des représentations : voilà la tâche des sciences... », Norbert Elias2.
Au premier abord, parler de mythes à propos des journalistes français peut paraître incongru et déplacé. Le sens commun ne nous convie-t-il pas à employer cette notion pour décrire uniquement des populations primitives, archaïques, ignorantes, vivant dans un recoin de l'Antiquité ou une contrée perdue du Tiers Monde ? Ne s'agit-il pas en effet d'une catégorie d'individus dotés d'un grand prestige, d'un niveau scolaire et d'une origine sociale plus élevés que la moyenne, et à laquelle on prête habituellement la capacité de dire la vérité sur ses propres pratiques ? En outre, vu qu'ils diffusent une grande quantité de nouvelles, les journalistes apparaissent immédiatement comme savants et compétents. Comment peut-on, dans ces conditions, persister dans l'idée saugrenue qu'ils adhèrent à des mythes, concernant leur propre milieu professionnel qui plus est, alors qu'ils sont censés mieux le connaître que tout autre puisqu'ils y évoluent quotidiennement ? C'est pourtant ce défi au sens commun que nous avons tenté de relever dans un ouvrage récent3.
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