mardi, juin 21, 2005

Le discours sur l’éthique professionnelle des journalistes français : le cas du Syndicat National des Journalistes (1990-2000)

par Magali Prodhomme

Maître de conférences - Université Catholique de l'Ouest
Revue Commposite, revue électronique des jeunes chercheurs et des jeunes chercheuses en communication
© Magali Prodhomme - 2004 - Tous droits réservés.

Depuis une dizaine d'années, la question de l'éthique des journalistes s'est retrouvée au centre de la réflexion sur le rôle de l'information et l'identité des journalistes, à la suite d'une série d'événements qui ont, pour un temps, altéré sérieusement la crédibilité des médias. Nous posons au principe de notre recherche que la question de l'éthique est au cœur même des débats qui, depuis sa naissance, ont cherché à légitimer la profession de journaliste. La démarche retenue se concentre avant tout sur l'analyse des représentations. Au travers des discours produits par l'un des acteurs sociaux impliqués directement, nous analyserons les significations et les valeurs recherchées et brandies pour légitimer le pouvoir de dire, non pas le vrai ou le faux, mais le bien ou le mal faire de ce métier. Il s'agit de mettre au jour, pour la profession, les significations qu'elle se donne, plus précisément dans le discours du Syndicat National des Journalistes (SNJ).

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vendredi, juin 17, 2005

Du discours de l'information aux genres journalistiques : proposition pour une étude socio-discursive du journalisme

Jean-Michel Utard
Centre de recherche sur l'action politique en Europe (CRAPE, UMR CNRS-Université Rennes 1)

(Communication au Dixième Colloque Bilatéral franco-roumainPremière Conférence Internationale Francophone en
Sciences de l'Information et de la Communication (CIFSIC) Bucarest, 28 juin-2 juillet 2003)

(...)
Le journalisme me paraît à cet égard exemplaire. Alors que l'existence d'un discours publicitaire, scientifique, politique, etc. ne semble faire aucun doute, affirmer qu'il y a un discours journalistique paraît incongru, voire paradoxal. On parle plus volontiers du discours de l'information ou du discours des médias : ce qui conduit à assimiler le journalisme à l'une ou l'autre de ces dimensions, et en même temps à le faire disparaître comme pratique discursive spécifique.

Le journalisme ne mérite ni cet excès d'honneur, ni cette indignité. La production d'information n'est pas l'apanage exclusif des journalistes et les entreprises médiatiques ne sont pas le seul lieu où s'exerce leur activité. La définition du journalisme souffre d'une conception restrictive de ses lieux d'exercice et d'une conception excessive de son rôle dans la production et la circulation de l'information.

C'est oublier que le journalisme est lui même une construction historique et s'est constitué comme profession par exclusion d'autres acteurs sociaux (les politiques, les écrivains, les experts, les amateurs, etc.). La cohérence de cet ensemble « tient non pas à la nature de l'activité, mais à des propriétés de réalisation de celle-ci (principale, régulière, rétribuée, et dans un entreprise médiatique) »[2]. En d'autres termes, s'il est possible, même juridiquement, de dire qui est journaliste et qui ne l'est pas, il est difficile de définir le journalisme.

Idéalement, sinon idéologiquement, l'imaginaire journalistique s'est construit autour de la figure de la médiation. A égale distance des sources qui l'alimentent, des publics auxquels il s'adresse et des employeurs qui le rétribuent, le journalisme jouerait un rôle essentiel dans le fonctionnement de la démocratie, fournissant l'information nécessaire à l'activation du lien social et au débat public. C'est la figure dominante du journaliste politique.

Le journalisme est alors construit en opposition avec son contre-modèle : le publicitaire. Ce dernier est lié à la source de l'information, l'annonceur, pour promouvoir de façon stratégique des produits dont la consommation renvoie à la satisfaction d'intérêts individuels. À l'inverse, le journaliste serait indépendant de sa source pour rapporter de façon objective des faits qui renvoient à l'intérêt général. D'où la construction d'une opposition controversée entre l'information et la communication.

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(Re)penser les approches sur la réception des informations à partir des usages de la presse en ligne

Julien FIGEAC
Doctorant à France Telecom R & D

(Communication dans le cadre du XVIIe congrès de l'Association internationale des sociologues de langue française, Tours, juillet 2004)

Au cours de cette communication, nous allons vous présenter comment nos recherches, sur les usages des sites Internet de la presse écrite, nous amènent à questionner le cadre commun à bon nombre d'études sur la réception et notamment celles qui abordent la relation texte / lecteur. Notre questionnement concerne la manière dont les internautes naviguent dans ces sites lorsqu'ils consultent l'actualité. Il cible plus particulièrement les arts de faire déployés par les internautes pour rechercher et pour sélectionner les informations qu'ils jugent pertinentes. L'objectif étant de repérer dans quelle mesure le choix des articles consultés est influencé par la mise en page des sites, c'est-à-dire est-ce que les internautes ont tendance à s'arrêter sur les informations mises en avant par les journalistes par le biais de la mise en page. Autrement dit, dans quelle mesure peut on dire que l'activité de réception et les processus d'interprétations des lecteurs sont cadrés et orientés par l'agencement des informations. Si les approches critiques se demandent comment le contenu du discours journalistique contribue à homogénéiser les points de vue, demandons-nous dans quelle mesure la forme de ces discours, c'est-à-dire leur agencement dans la mise en page, contribue à polariser les points de vue autour des mêmes sujets et, à l'inverse, dans quelle mesure les internautes s'approprient et se jouent de cette mise en page pour consulter plus efficacement l'actualité ?

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