Par Nathalie Dollé
Même si un certain nombre de citoyens et de patrons de presse rêvent de faire sans eux, les journalistes n’ont pas encore disparu. Leur nombre a même doublé en 20 ans. Dans cette période de fragilité professionnelle, ils n’ont plus le choix et sont obligés de s’interroger sur leur rôle et leur fonction au sein d’un nouveau type d’entreprise, dans une société elle-même en pleine crise de représentativité. A la fois bien public essentiel de la vie démocratique et bien marchand soumis aux lois du marché, l’information possède un statut ambivalent. Mais au delà des constats perturbants, il est nécessaire de trouver des solutions pour réécrire un contrat social entre une profession et son public. La presse va devoir rapidement faire des choix et assumer ou pas un rôle qui consiste à informer honnêtement, à faire vivre le débat, à aider les citoyens à faire des choix en connaissance de cause. Se regardant peu, elle martèle comme une litanie sa nécessaire liberté, en oubliant souvent ses devoirs et encore plus ses responsabilités.
Parce qu’un contrat par nature lie plusieurs parties prenantes, nous avons choisi de nous intéresser à celles qui pouvaient prendre part à une négociation sur la qualité de l’information: les journalistes eux-mêmes, les journalistes dans leurs rapports avec le public et avec les éditeurs de presse.
Deux voies s’explorent en parallèle : la redéfinition d’un métier d’une part, le renouvellement de ses liens avec l’ensemble des partenaires d’autre part.
Nous ne nous occuperons ici que des questionnements ayant trait à la déontologie, l’éthique et la responsabilité, laissant de côté les interrogations sur les liaisons économiques.
Il est devenu nécessaire de revenir aux fondamentaux du métier. Qu’est-ce qu’un journaliste ? Quel est son travail, quelle est sa mission ? A quoi sert-il ? Quel est son rôle exact en société ? Quels sont ses droits, ses devoirs et ses responsabilités ? A qui peut-il ou doit-il rendre des comptes ? Sur quelles forces sociales, politiques ou législatives peut-il s’appuyer en confiance ?
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